mercredi 19 novembre 2008

La patience est de mise

Ce matin, debout à 04h00. On part pour la basse Côte – lire basse Côte nord – comme ils disent par là-bas. Détail très intéressant, je n’aurai pas à me taper le traffic sur le Métropolitain à cette heure, quel bonheur! J’avais tenté de m’endormir tôt hier soir pour compenser. Il n’y a rien de pire que de se coucher tôt pour compenser. En tout cas, dans mon cas. J’ai joué un peu à la pitoune! Pis tourne d’un bord pis tourne de l’autre! Ça ne devait pas faire trop longtemps que je ne tournais plus lorsqu’un des deux yeux s’est ouvert pour regarder le réveil qui lui disait comme cela, tout bonnement, 03h58 et que mon cerveau lui a répondu tout de go : « Es-tu malade? Je viens à peine d’arrêter de tourner. » Nécoutant donc que mon courage, je me suis levé pour entreprendre cette rude journée qui m’attendait mais que je ne croyais pas si pénible à passer ce matin à 04h00. Je suis donc arrivé à PET vers 05h00. Bon, peut-être seulement 04h45! Je me suis dirigé vers le comptoir d’Air Labrador – non je ne parle pas de la bière – pour constater que j’y étais bien avant le « staff ». Soyons donc un peu patient que je me suis dit en ne sachant pas que je me répéterais cette toune une bonne partie de la journée. Le gars que nous appellerons Bill parce que c’est la première idée qui me vient à l’esprit et que, contrairement aux gens d’Air Canada qui porte fièrement une pancarte qui dit en plus de leur nom, le fait qu’ils sont supposés être bilingue mais ça j’en ai déjà parlé auparavant, lui n’avait pas de pancarte au cou pour s’identifier, s’est finalement souvenu qu’il travaillait et s’est pointé d’un pas plutôt labradorien je dirais.

Je suis ensuite passé par la sécurité qui elle aussi s’était donné le mot d’ordre du jour : « Éprouvons la patience d’Alain! » parce qu’il y avait deux bonshommes en entrainement qui vérifiait si j’étais un terroriste. Eux autres aussi c’était écrit dans leur cou. Un autre file d’attente au Tim pour ma paire de toasts et mon très grand café et ça y était presque. Je suis finalement arrivé à la porte 12 seulement dix minutes avant l’heure officiellement prévue… pour l’attente. On était 4 à l’embarquement. Il y avait donc ben de la place entre Montréal et la Capitale. Pas les galeries mais la ville, on s’entend. À Québec, ça s’est pas mal remplit. Enfin pas vraiment plein mais assez pour que je doive changer de place pour pouvoir profiter pleinement de mon double siège tranquille. Je me suis donc retrouvé au siège 2C mais aussi avec une vbelle senteur de fond de tonne qui accompagnait, elle, un gentil monsieur que nous appellerons Guy parce que c’est court et que ça se tape rapidement sur le clavier. Guy avait donc probablement festoyé la veille ou bedon il festoie sur une base régulière parce que figurez-vous donc que j’ai eu l’occasion d’en reparler avec Caroline et Sylvain – qui sont toujours des noms fictifs – et que la théorie de la régularité – pas les All Bran – dans le cas de Guy s’applique possiblement. Rien n’a toutefois été vérifié scientifiquement mais le nez fait souvent très bien le travail sans aucune étude exhaustive pour l’appuyer. Je vous fais aussi grâce des autres odeurs dont nous avons aussi bénéficié considérant que certaines personnes liront probablement ces lignes très tôt demain matin. Toujours est-il qu’à Québec, le départ a été retardé parce qu’il manquait du « vent » dans un des pneus. C’est ce que la madame qui parlait dans son téléphone de travers et qui s’appelait Marie-Hélène nous a dit en tout cas. Du vent! On a donc passé une bonne demie-heure à constater que le vent avait surtout été appliqué avec une « patch » -- on ne parle pas d’un produit Microsoft pour ceux ou celles qui auraient eu de mauvaises idées à ce sujet – et de la colle mais bon, pour le moment on n’en faisait pas trop de cas. On repart donc vers l’aventure et surtout pour Sept-Iles, la prochaine destination. Un bon vent de dos fait qu’on n’a pratiquement pas pris de retard, donc plus de temps à attendre là-bas. On est arrivé en sol sept-ilois si je peux m’exprimer ainsi, vers 09h30 et mon départ pour Natashquan – Chevery devait s’ébranler à 11h20. L’avion dans lequel j’étais devait poursuivre jusqu’à Wabush. Il ne l’aura jamais fait puisqu’à l’heure actuelle, il est probablement encore « parqué » sur la piste d’atterrissage au loin. À un moment donné, on aperçoit les gens qui étaient restés à bord dudit appareil entrer dans le le terminal l’air penaud. Si j’avais su à ce moment que j’aurais cet air un peu plus tard, j’aurais probablement un peu moins souris quand je les ai vus. Leur avion qui n’était plus le mien avait maintenant deux « flats ». Chanceux tu dis, le gars! Une chance que je n’allais pas à Wabush. Chanceux oui et non puisque ces derniers nous ont littéralement subtilisé notre appareil pour se rendre à bon port. « À tous les voyageurs du vol 8322 en partance pour Natashquan, le vol est retardé à 13h00. Je vais attendre un peu que je me dis. On apprend un peu plus tard que nous prendrons cet appareil lorqu’il reviendra de Wabush. Entre-temps, on apprend aussi qu’il ne fait pas très beau à Natashquan et compagnie et que c’est supposément pour cela que nous ne partons pas immédiatement. « Patience et longueur de temps valent mieux que… je ne me souviens plus réellement du reste de la maxime mais je crois que tout le monde l’a pognée. Le vol est maintenant retardé jusqu’à au moins 15h30. Vers 15h00, l’appareil qu’on attend de Wabush réapparaît dans le beau ciel bleu de Sept-Iles. Mauvaise nouvelle toutefois, il ne nous est plus destiné parce qu’il retourne à Montréal. Je commence à être un peu moins patient mais à peine!

Pour se désennuyer lors de situation semblable, les gens qui attendent peuvent facilement devenirnos meilleurs amis ou les pires. Parlez-en à Caroline. Je ne vous ai pas présenté Caroline, hein? J’ai rencontré un ptit couple de Lévis qui ne se connaissait même pas au début de la journée mais qui venait de la même place. Nous les appellerons Caroline et Sylvain mais n’allez surtout pas croire que ce sont leurs vrais noms. Caroline est dans le domaine de la santé pour ne pas trop préciser et Sylvain, qui ne connaît pas beaucoup Caroline pour le moment quoique du même patelin, est dans le domaine des télécommunications. C’est assez vague aussi comme description mais c’est mieux ainsi. Il y a aussi eu Paul qui ne s’appelle pas Paul mais vous savez pourquoi et qui vient du coin et qui semble avoir de la parenté tout le long de la Côte. Ça fait que… on a jasé en masse. De grâce, ne me demandez surtout pas de détails à ce sujet car j’ai promis de ne pas trop en mettre sous peine de représailles judiciaires. C’est même pas vrai! C’est vers 16h00 que le vol a été annulé officiellement. On s’est donc tous organisé pour se rendre au village, pardon la ville, pour se trouver logis et boustifaille. Il n’y a rien qu’un St-Hub ne peut pas régler dans cette matière. On a encore jasé. Je connais donc maintenant des gens de Matane, Lévis, St-Rédempteur, St-Nicolas, St-donat, Tête-à-la-Baleine, Blanc-Sablon et j’en passe. Pour ce qui est des noms de villes et villages, ils sont vrais et même pas fictifs.

Je suis donc à écrire ces lignes à Sept-Iles dans une chambre d’hôtel en attendant demain matin 06h00 pour le nouveau départ de ce voyage. Je reviendrai chez moi seulement vendredi soir tard tard au lieu de jeudi soir tard ordinaire. J’espère seulement que le Misty River Motel de Chevery a le câble et que surtout, il a RDS dans son câble parce que demain soir c’est probablement tout ce que j’aurai à faire : regarder le match.

Dans le carnet
On parle dossier familial ici. Notre 5 ans de Marilou a réussi à me faire blanchir un peu les cheveux la semaine dernière. Que ceux ou celles qui sourit parce qu’ils ne croient pas que cette chose rose sur ma tête puisse encore blanchir se rétracte le sourire immédiatement. Il m’en reste au moins … trois. On était donc au cinéma pour voir Madagascar 2 parce qu’il mouillait et que ça nous tentait tous les trois de voir ce chef-d’œuvre cinématographique et on attendait que la représentation débute. Marilou, comme toujours bougeait et ne restait pas tellement en place quoique, parquée entre nous deux elle ne pouvait pas tellement aller loin. Quelques sièges plus loin, une autre petite famille constituée d’une maman, d’un papa – je ne leur ai pas demandé leur passeport mais disons que c’était des parents – et un fiston d’à peu près l’âge de Marilou qui ne restait pas tellement en place lui non plus. Jusqu’ici, rien de grave, tout va bien. À un moment, Marilou se rapproche de nous et nous chuchote : « Est-ce que j’ai les joues rougies? » C’est un peu sombre dans le cinéma mais je me demande surtout pourquoi elle me demande cela. « Pourquoi tu dis cela Marilou? » Parce que je suis amoureuse qu’elle me répond avec son plus beau sourire. 5 ans! Je trouve cela un peu vite. On m’avait dit de me préparer à l’adolescence, que ce ne serait pas nécessairement facile mais quand même! 5 ans.
À ce jour, il n’y a pas eu de suite à cette aventure. En tout cas, à ce que je sache. Étant à 1200 kilomètres de mon port d’attache, il me serait difficile de l’affirmer mais j’y crois et c’est ce qui compte pour le moment.
Ma blonde m’a aussi fait part de ce qu’elle voulait pour Noël et j’ai cru bon lancer un appel à tous pour résoudre mon problème. Je ne sais si c’est la venue prochaine du salon des métiers d’art ou le fait que je sois un peu dans le bois mais ce qu’elle voudrait c’est une « sacoche gossée dans de l’écorce d’érable ». Je n’en ai pas vu au Wal-Mart. Moi qui croyais qu’on pouvait trouver n’importe quoi dans ce truc d’américain! Si quelqu’un a une suggestion, je suis ouvert.

On s’en reparle, hein?

Alain

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