lundi 4 mai 2009

Une journée père-fille

À l’occasion, ma blonde a des activités de Scrapbooking qu’on appelle des crops et qui durent une journée entière. Lorsque cela arrive, nous décrétons toujours officiellement ces journées comme étant des journées père-fille. Quand je me sauve de mon côté, ma blonde et ma fille ont leurs sorties de filles aussi. Si ma compréhension est bonne, je dirais que la jeune a déjà compris la « game » et qu’elle en profite dans tous les sens. Quand on dit : « Une ptite vite! », je vous présente Marilou.

Hier donc, c’était la journée père-fille. En plus des activités qu’elle avait en tête, papa avait sa petite liste de « todo » à faire pour compléter la fin de semaine en bon « uniforme » aussi ce qui allait sans contredit compliquer un peu la tâche. Il s’agissait donc d’arriver à marier tous ces trucs ensemble en lui faisant croire que le tout pouvait être drôle. Une bonne job de vente, quoi!

Ce que je n’avais pas tout à fait prévu toutefois, en bon gestionnaire de projets que je puisse être, c’est que la 5 ans et trois quarts fait maintenant des plans, souvent pas facilement négociable.

En avant-midi, on a donc pris cela un peu relax. Mes plans étaient simplement de passer par l’épicerie pour pouvoir manger cette semaine et aussi d’aller faire le plein parce que le véhicule moteur même s’il roule beaucoup moins qu’il fut un temps, consomme encore de l’essence qu’on doit se procurer à la station-service où il n’y a même plus de service de toute façon.

En arrivant à la station-pas-de-service, je me suis dit que je ferais une tite-vite en payant à la pompe, genre.
- Papa, il faudrait laver l’auto!
- Pourquoi? On l’a lavé la semaine passée…
- Ben, elle est encore sale et ça lui ferait du bien je trouve.
- En plus, tu trouverais ça drôle, c’est cela?
Sourire angélique.
On a donc relavé l’auto. Quel beau sourire elle avait lorsque l’on s’est fait garocher de l’eau tout partout sur le char. Le lave-auto est un très beau manège je trouve. Pour ce qui est du lavage, on repassera par contre. Mais ce n’est pas grave, ça valait le sourire. Il ne nous restait qu’à passer par l’épicerie pour ramasser les items que j’avais sur ma liste. En bon homme que je suis, j’avais pris la précaution de demander à ma blonde ce que l’on avait besoin. Pas fort, hein? Les paniers dans cette épicerie sont parfaits selon ma fille. Elle peut s’asseoir dans le panier supérieur et superviser les opérations sans rien écraser de l’épicerie. Et surtout, elle peut à l’occasion, crier des trucs du genre : « Allez, hue! Cheval » quand je ne vais pas assez vite à son goût.
- Papa, si on se prenait une baguette pour diner?
- Une baguette?
- Oui, avec des cretons c’est bon.
- Avec des cretons?
- On pourra aussi mettre des champignons parce que c’est bon pour la santé. C’est bon pour la santé des champignons, hein papa?
- Oui c’est meilleur que les cretons!
- Mais avec des fruits…
- Oui, des fruits!
- On va manger cela ce midi parce que pour souper, on va aller chez Lionel! – Lire Boston Pizza.
- Ah oui? Tu viens de décider cela de même toute seule.
- Je suis capable!
- Ben oui!

Ça fait que le menu venait de se régler tout d’un coup pour la journée. Une vraie gestionnaire. L’efficacité même! On a donc mangé notre baguette qui ne fut pas une baguette qui ne fut pas une baguette mais plutôt un Belge. J’ai quand même gagné sur un point. C’est important de lui rappeler qu’elle n’aura pas tout ce qu’elle veut dans la vie.

Nous sommes donc partis par la suite pour l’Écomuseum pour aller voir les petites bêtes qui y trainent et aller prendre l’air un peu. Il faisait très beau. Il n’y avait pas grand monde sur la route et la vie était belle. Marilou chantait comme seule elle peut le faire. Elle chante en anglais qu’elle dit. Elle a deux versions de chanson. Une chanson d’amour dans laquelle elle baragouine des sons incompréhensibles pendant environ 5 minutes en terminant par un beau « I love you ». C’est beau, hein? L’autre version est un peu semblable à la première mais dans les paroles inintelligibles, le terme « Carey Price » revient continuellement. Je crois qu’elle est un peu influencé… par la partisannerie de son père. Elle ne peut pas déjà tripper sur le bonhomme, elle ne l’a vu qu’avec son masque et de plus, il est beaucoup trop vieux pour elle! Non mais quinze ans de différence, je trouve cela un peu trop. On est donc arrivés sains et saufs à destination. J’étais donc à essayer de prendre le dindon en portrait lorsque j’entendis soudain ma fille lâcher un retentissant pleur! Non mais un pleur à vous faire paniquer en tant que père. Je me retourne donc aussi rapidement que mes membres me le permettent tel un karatéka dans un film de Kung Fu avec les sons qui ne fittent pas tellement ils sont vites. Ma fille a profité d’un moment d’inattention de ma part pour s’aventurer sur les abords du marais voisin. Elle s’y est avancée juste assez pour caler dans l’eau jusqu’à peu près la hauteur de ses genoux. J’imagine que ce doit être froid. Ou peut-être n’est-ce que la surprise? Toujours est-il qu’elle est figée là sans bouger, mais elle pleure, elle pleure tellement fort. Et son imbécile de père qui ne trouve rien d’autre à faire que de rire aux éclats. Je la ressort donc de son marasme en tentant de ne pas trop rire. Évaluation des dégâts. Les espadrilles neuves de Dora brunes et roses sont maintenant un peu plus brunes. Je crois que c’est ça le plus grand malheur de ma fille. Je lui offre de retourner à la maison pour se sécher. On est un peu loin mais bon… Après un moment, la rivière de ses pleurs s’assèche peu à peu et elle me dit qu’elle n’a pas froid et qu’elle préfère continuer notre balade. Ça fait un peu drôle de la voir avec le bas des pantalons humides jusqu’aux genoux mais comme elle est heureuse, on poursuit donc notre route. Rendus aux lynx, elle me dit :
- Papa, après l’Écomuseum, j’aimerais aller au parc.
- Au parc?
- Oui, au parc de l’école, il y a plus de monde que je connais.
- Au parc de l’école?
- Oui, en vélo avec la girafe!
- Nous voilà repartis pour une « run » de cheval!
- Oui! J’aime cela quand ça va vite!

On est donc repartis de l’Écomuseum pour la maison dans le but de récupérer vélo, girafe, casques et cossins nécessaires à la prochaine activité. On est allés au parc. Les balançoires étaient fraîchement installées. Ma fille était super contente. Mon ouïe par contre, l’a trouvé un peu plus difficile. Ça grinçait sur un méchant temps. Un petit coup de Jig-a-loo n’aurait pas fait de tort. On est ensuite revenus à la maison parce qu’on avait quand même du travail à faire avant de se rendre chez Lionel. En équipe – elle qui supervise et moi qui exécute – on a donc préparé deux soupers pour cette semaine ainsi que les lunchs pour aujourd’hui. On a aussi fait son devoir de la semaine. Saviez-vous qu’une maternelle a des devoirs à faire? Cette semaine, Marilou devait écrire sur une feuille son arbre généalogique. Les noms et dates de naissance de ses grands-parents, ses tantes et oncles et progénitures correspondantes, ses parents et elle-même. Je vous dis que ça en fait des lettres à aligner, tout cela! Spécialement quand on ne sait officiellement pas encore lire. Je l’ai aidé un peu. Pas trop quand même mais juste assez pour qu’on puisse souper pas trop tard.

Comme récompense, on avait donc gagné un souper en tête-à-tête au Boston Pizza. Elle a pris les bibittes – les bibittes sont des pâtes en forme de bibittes arrosées d’une sauce blanche et pas trop cher à produire – et moi un plat de penne aux trois fromages. J’ai aussi pris une salade pour débuter, mais césar je dois l’avouer. Et même pas de bière! Je m’en viens vieux, je pense.

On est revenus à la maison pour le bain, casse-tête presqu’en dormant et l’histoire du vrai dodo. Environ trois minutes après la fin de l’histoire, je crois qu’elle dormait déjà sur ses deux oreilles. Le sommeil du juste c’est beau à voir en joualvert.

Popa est donc descendu au sous-sol pour aller se reposer devant un beau gros casse-tête de nature pas facile à compléter…

Quelle belle journée nous avons eue ensemble!

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