Il y a parfois des événements auxquelles on ne s’attend pas qui font que la vie est si mignonne. De quoi je parlerais bien comme exemple pour étoffer mon sujet. Tiens, j’ai une idée. Un boni de fin d’année non prévu attribué aux employés pour leur faire plaisir, tout simplement. Bon, ça ne m’est pas arrivé et j’aurais plutôt tendance à croire que pour plusieurs employeurs, le discours de fin d’année a plutôt été du genre : « … avec la récession qui se prépare aux USA, l’année sera probablement très difficile et nous aurons tous à nous serrer la ceinture. De ce fait, j’aurais une faveur à vous demander… ». OK, un autre exemple! Avant-hier, en patientant dans les bureaux de la SAAQ, j’ai aperçu par terre un objet louche. Je n’ai pas crié aux terroristes, je n’ai pas appelé le 911 mais je me suis plutôt approché tranquillement, mine de rien avec l’allure d’un spécialiste du contre-espionnage que même James Bond n’aurait pu reconnaître parmi mille. C’est au moment où je me suis penché pour le ramasser que mes allures à la Monte Carlo se sont vite dissipées et on aurait peut-être pu me voir venir avec mes gros sabots – comme Marilou me l’a si gentiment fait remarquer avec une remarque du genre : « Qu’est-ce que tu fais papa? » comme si je ne me penchais jamais – mais comme le but était pratiquement atteint, on n’y a vu que du feu. Et qu’est-ce qui était plié en milles plis comme cela, je vous le demande? Un beau dollar américain en papier vert. Un vrai! C’est-t’y pas un bel événement qui fait que la vie est mignonne, non? Je vais probablement m’en souvenir longtemps de celle-là, comme dirait l’autre.
Le temps des fêtes que je vis cette année est rempli de ce type d’événement. Tenez, pour ma fête, ce qui n’a rien d’inhabituel soit dit en passant puisque ça fait maintenant 45 fois que ça m’arrive dans le temps des fêtes, j’ai plutôt eu un cadeau bien spécial. Étonnamment, il ne se trouvait pas en-dessous de l’arbre parmi les autres destinés à l’autre événement secondaire qui vient de se passer comme d’habitude le sont mes cadeaux de fête. Il n’était pas non plus caché dans une garde-robe ou au grenier, bref, les endroits habituels où on vérifie lorsque l’on cherche ses cadeaux en catimini et en avance parce que l’on ne croit plus au Père Noël mais que l’on croit encore à l’événement marketing en soit. En fait, il est apparut comme cela sans rien dire et m’a fessé en pleine face, pas tout à fait en pleine face mais un peu sur le côté, directement dans l’oreille gauche. Une ottite. Je ne saurais dire s’il s’agit d’une ou d’un ottite même si ça l’a surement un genre puisque dans le temps où j’étais abonné, on appelait cela un mal d’oreille. Ce que le modernisme et la Révolution Tranquille ont pu apporter avec eux au Québec lorsqu’ils sont débarqués! Des noms scientifiques à des événements quotidiens de natures anodines. Je devais trainer cela depuis un de mes derniers voyages mais est-ce que je l’ai attrapé à 20 000 pieds d’altitude ou dans une réserve du nord du Québec, je ne saurais le dire. J’en étais donc à me poser ces questions existentielles en pleine nuit en m’enveloppant l’oreille de la main comme si ça pouvait améliorer mon sort lorsque je me suis dit qu’il serait temps d’aller faire un tour à l’urgence. Je me suis donc armé d’un bon livre, du DS à ma blonde et d’une bouteille d’eau pour ensuite réveiller ma blonde et l’affoler juste assez pour qu’elle ne se rendorme pas parce que je voulais l’avertir de ne plus me chercher dans le lit puisque je n’y serais plus, étant à l’urgence… Bref, à GO, on part! Je pars donc avec un léger arrêt au Tim pour faire le plein de café et virer à droite pour l’hosto. Le gardien de sécurité – dans ma tête, je n’ai pu m’empêcher de l’appeler Dieudonné mais comme il ne portait pas de pancarte avec son nom dessus… -- qui m’a vu arriver attriqué de cette façon a dû trouver que j’étais équipé pour veiller tard mais que voulez-vous, aller à l’urgence ça peut parfois être long et comme la patience n’est pas une de mes vertus et que mon mal d’oreille qui a maintenant un nom scientifique n’aidait en rien à l’améliorer, valait mieux être prêt!
J’ai donc suivi les panneaux qui m’indiquaient comment me rendre à l’urgence puisqu’il y avait des travaux d’améliorations temporaires à l’urgence comme il y a deux ans si je me rappelle bien. Telle une tête de bétail, je me suis rendu au triage. Personne à l’horizon. Pratiquement pas plus de monde dans la salle d’attente non plus. C’est bon signe, ce ne devrait pas être trop long. Ça y est, je suis déjà en train de me faire des « cartoons » quant au temps que ça prendra. Alain, calmes-toi, tu seras probablement déçu, tu es à l’urgence, comme son nom le dit, ce sera long! À l’occasion, une madame passe mais comme elle est armée d’une chaudière et d’une serpillère – lire moppe – je me dis qu’elle ne doit pas être docteur ou infirmière mais peut-être que je porte un jugement de valeur moi là! Le même agent de sécurité dont j’avais à peine mentionné le nom précédemment, passe devant moi d’un pas qu’on pourrait qualifier de décidé en me déclarant solennellement : « Je les ai appelé! » Content de l’apprendre parce que ça doit ben faire une quinzaine de minutes que je suis assis ici et que tel que stipulé sur l’affiche, j’ai enlevé mon manteau et j’ai sorti ma carte d’hôpital et ma carte d’assurance-maladie. Je dois avouer qu’après avoir remarqué ladite pancarte, je me suis dit l’espace d’un instant que peut-être il y avait une caméra avec laquelle les gens de l’hôpital vérifiait si les patients étaient vraiment prêts avant de les appeler mais après coup, je me suis vite ravisé puisqu’ils ne doivent plus avoir le droit de filmer parce que ça doit aller à l’encontre de la Chartre des droits et libertés.
Après 30 minutes, je m’agite un peu sur mon siège, plus pour me désengourdir qu’autre chose puisque je suis encore seul à attendre d’être trié. Toujours pas d’action et Dieudonné semble moins fier que tantôt. Apparemment que son appel n’a pas eu l’effet escompté. Encore un autre 15 minutes se passe avant qu’une madame, qui a l’air ben plus magannée que moi, vienne s’asseoir à mes côtés. Ça me donne par contre l’idée d’avoir l’air un peu plus malade moi aussi, ça m’aidera surement à passer plus vite si jamais je passe l’étape du triage. Pendant que je mijote mon coup, la porte s’ouvre subitement et Tina – je l’ai vu sur sa pancarte – apparaît sur le seuil en disant « suivant! ». Je bondis alors de ma chaise, toujours en ayant l’air malade quoique j’avais faillit l’oublier dans ma joie de la voir apparaître ainsi.
Je m’asseois, on jase et elle prend des notes sur l’ordi du triage. Je semble exister dans le système ce qui est une bonne nouvelle selon elle. Je ne souris pas trop, je fais un peu pitié pour garder ma stratégie. En terminant, elle me dit que ce ne devrait pas être trop long. Dois-je la croire? Et pour détourner mon attention, elle me dit que je dois maintenant passer par l’enregistrement. Je me lance donc vers l’enregistrement en question et devinez quoi? Il n’y a pas un chat là non plus. Remarquez que je comprends que personne ne veuille se tenir là, ça m’a l’air d’être d’un ennui mortel. Dans la salle d’attente, il y a une Tivi HD qui diffuse un vieux film de trois heures du matin. La madame de l’enregistrement – nous l’appellerons Doris, pas de pancarte – revient aussi motivée que possible de ce qui devait être sa pause. Elle aussi trouve que le fait que j’existe dans le système soit une bonne nouvelle. Ce doit être une rengaine pour encourager les gens à patienter. Elle termine notre conversation en me disant elle aussi que ce ne devrait pas être trop long. Ça doit faire partie du même « speech de vente ».
Je progresse, je suis maintenant assis dans la salle d’attente. Content, le gars? Pas vraiment puisque rien acquis pour le moment. Je sors le DS de ma blonde qui me fait une joke à l’ouverture que je trouve presque drôle. Je vais me faire un Sudoku ou quelques trucs du genre que je me dis, ça devrait passer le temps. Je n’ai pas vu passer le temps que j’ai entendu dans le micro : « Alain Bayeux, salle 3 ». Je me suis rapidement reconnu malgré l’accent et me suis dirigé d’un pas décidé vers ladite salle 3. En entrant, je me suis assis sur la table recouverte de papier en me disant que ça pourrait prendre un certain temps et mon ami Ben est arrivé immédiatement. Ben étant le nom que je viens d’attribuer au docteur. J’ai alors un peu hésité sur le choix du siège puisque je me suis dit que Ben aurait besoin d’une échelle pour aller voir mon oreille mais on s’est rapidement accordé sur le sujet. Il a vérifié cela, il a aussi rapidement conclu que c’était une ottite sans toutefois me préciser si le mot était féminin ou masculin. Il a décidé de m’insérer une mêche là-dedans et je ne vous répéterai pas les mots qui sont sortis de ma bouche au moment où il s’est exécuté parce que ce fut vraiment mais vraiment très douloureux. Il a fait glisser quelques gouttes de quelque chose dans ladite mêche, il m’a donné une prescription ainsi que deux Empracet qu’il m’a formellement interdit de prendre avant d’arriver chez moi et que je n’ai donc pas écouté et m’a donné rendez-vous dans quinze jours pour le revoir. Voilà tout était réglé et en moins de deux heures, j’étais de retour chez moi. Me semble que lors du débat, il y en a au moins un qui a martelé l’autre en parlant d’au moins 6 heures d’attente dans les urgences. Je crois donc qu’il faut avoir l’air malade pour passer rapidement dans les urgences. Ce n’est que mon opinion mais je la partage, encore une fois.
L’ottite va un peu mieux et j’espère que ce sera encore mieux demain et après-demain…
Sur ce, je tiens à souhaiter à toute la planète et ses alentours une excellente année 2009.
Alain
mercredi 31 décembre 2008
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