dimanche 17 août 2008

Tournée de Dieu

On doit avouer que la fin de semaine fut vraiment belle si on parle de temperature. Pratiquement pas de pluie. C’est une première... cette année! On en a profiter pour effectuer quelques faucons comme le gazon – qui pousse comme un damné considérant qu’il est un peu comme un alcoolique, mais fonctionnel – avec tout le liquide qu’il s’injecte, il n’a jamais été aussi beau, ça fait que la tondeuse et moi on s’en donne à coeur joie.

Dans l’après-midi, on avait pris rendez-vous toute la famille chez l’« optimiste ». Je crois d’ailleurs que je songe sérieusement à le rebaptiser celui-là. Comme Marilou débute l’école, on nous a demandé dans la liste des choses à acheter ou à faire qu’elle rencontre un dentiste et un optométriste, question de savoir si elle pourrait lire les trucs au tableau et aussi les mâcher convenablement de façon à les assimiler, je pense. Je croyais que ça ne faisait qu’une couple d’années que je n’y étais pas passé mais comme les lunettes que je portais commençaient à être dues et que Chantal y était passé elle aussi en même temps que moi, pourquoi ne pas y aller avec la famille comme ils disent dedans les quiz amérécains. Notre dernière visite datait donc de 2003. Ce n’était pas un luxe. J’ai donc passé tous les tests nécessaires. Il y avait même un test style jeu vidéo où il fallait que j’attrape des trucs avec une manette que j’ai trouvé très « in », très jeune même jusqu’au moment ou le doc m’a dit que ma fille et ma blonde ne l’avait pas passé celui-là.

- Ah oui? Et pourquoi donc? Me suis-je exclamé de stupéfaction.
- Parce que ce ne sont que les gens agés de 40 ans et plus qui doivent le passer.
- ...

À un certain âge, on apprend à ne pas toujours répondre tout ce qui nous passe par la tête au moment où ces pensées nous passent justement dans le ciboulot et c’est pourquoi je ne lui ai rien répondu. Pour clore cette belle rencontre en tête-à-tête avec le « réaliste », c’est son nouveau nom dorénavant car je trouve que ça lui va mieux, il m’a aussi dit que ma vue a baissé. En fait, ce ne sont pas les mots exacts qu’il a employé mais en résumé c’est ce que ça signifiait. En gros, ma vue de loin est encore pas pire mais celle de proche vacille quelque peu. On a donc deux vues. Genre, une pour la semaine et une autre pour le week-end? C’est ça docteur? Si au moins c’était simple comme cela. En fait, il m’a expliqué, chose que je savais déjà mais que j’ai feint d’ignorer pour le laisser s’exprimer et ainsi lui laisser croire que je lui donnais de l’importance, que la vue est différente de loin ou de proche. C’est cela la myopie ou la presbitie. Aucun rapport avec les religions si ça se trouve. J’avais donc un problème potentiel. Comment concilier ce détail dans la même monture? Comme je m’élançais à la base pour deux paires de lunettes, je me suis dit que j’éliminais le problème avant même qu’il survienne. C’est de voir le sourire, quasiment moqueur du « réaliste » lorsque je lui ai fais part de ma solution extraordinaire. Il en avait vu d’autres le gars. Il m’a alors dit que je ne faisait que retarder l’inévitable. Inévitable! Je commençais à moins aimer son discours. Il m’a alors dit que je me tannerais éventuellement de changer de lunettes pour le « normal » ou pour la lecture. Je suis tellement optimiste que j’ai vaincu son réalisme et j’ai vaincu... pour le moment l’inévitable. Mon tour viendra, semblait-il se dire. Pour me consoler un peu même si ça ne me donne vraiment rien dans mon inévitable, la vue de ma blonde a aussi déperrit quelque peu. Fiou! Comme elle ne veut rien savoir de l’inévitable, elle devra sérieusement songer à un allongement de bras. Un genre de « CanadArm », si vous voyez ce que je veux dire. Notre fille a par contre de très bons yeux, pour le moment. Ce sera donc tout pour ce sujet qui n’est finalement pas très passionnant. Comme dirais donc les politiciens ou vedettes sportives faisant partie de constantes rumeurs de transactions : « Pas de commentaires ».

Aujourd’hui, on s’est farçi le « Chinatown ». Est-ce qu’on ne devrait pas plutôt utiliser l’expression « Village de Chine »? Je me le demande bien. Enfin, toujours est-il qu’on avait le goût d’une petite sortie en famille sans aller trop loin et le sort a voulu qu’on se retrouve en pleine chinoiserie. Notre Marilou a trouvé qu’il y avait beaucoup de chinois là-bas. Si elle savait quelle infime partie de ce peuple se trouve ici par rapport à la marée encore en Chine, la vraie! Ceci est un autre débat qu’on pourrait ouvrir en parallèle avec les jeux qui s’y déroulent présentement et le nombre de médailles attribuées à nos athlètes par rapport à un certain Phelps tout seul mais ça aussi c’est une autre histoire et comme les tribunes téléphoniques des CKAC de ce monde en font déjà des gorges chaudes, on va aussi repasser pour celle-là. Donc félicitations pour votre beau programme et on passe à un autre appel.

Je croyais donc que le fameux village de Chine montréalais était beaucoup plus grand que ce que j’y ai vu aujourd’hui. À part les restaurant et les boutiques de souvenirs, genre marché aux puces avec plein de cossins très inutiles, il n’y a pas grand chose d’autres à y voir. Chantal a même pris un beau portrait en face d’une boutique de, je dirais d’épicerie maintenant que j’y pense un peu. Pour faire exotique un peu, elle a demandé à Marilou de se placer à côté d’une belle « panfiche » toute jaune et écrite en chinois. En tout cas, j’imagine que c’était du chinois puisque je ne le lis pas du tout pour ma part. Comme Chantal ne le lit pas non plus, en tout cas elle ne l’a jamais mentionné depuis le début de notre vie commune, peut-être que Marilou a été immortalisée, encore une fois, en face d’une affiche qui annonçait des tomates en spécial ou même pire, des échalottes. Quand elle a vu les ombrelles, elle a été un peu déçue. Selon elle, une ombrelle devrait venir par défaut avec des boas et des plumes, comme les princesses évidemment. Elle s’est donc contenté d’une ombrelle sans les options. Ça a semblé faire son affaire. C’était tellement mignon de la voir se pavaner avec son ombrelle en semblant dire à qui voulait l’entendre : « Ben voyons, regardez-moi un peu! ».

Demain, je pars pour l’Est. Ce périple me transportera dans la Capitale nationale, dans le pays des débrouillards; la Beauce ainsi que les Cantons-de-l’est; Sherbrooke. Je compte bien aller voir le mur des lamentations aussi appelé le moulin à images parce que tellement de monde m’en a parlé. Devinez quoi? Demain soir à Québec, météomédia.com nous annonce de fortes orages. Qu’à cela ne tienne, je vaincrai la tempête et tenterai de ramener quelques portraits de la chose. De toute façon, je vous en reparle prochainement.

D’ici là, je vous souhaite un bon début de semaine.

Alain

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